Insécurité dans l'Est de la RDC : plusieurs millions de dollars destinés à l'état de siège détournés, révèle le député national Crispin Mbindule

Instauré depuis mai 2021, l’état de siège fait l’objet de critiques au sein de la société civile et dans la classe politique à Kinshasa. Près de trois ans après son instauration, beaucoup estiment que cette mesure n’a pas produit les résultats escomptés au Nord-Kivu et en Ituri, deux provinces confrontées à une escalade de la violence depuis plusieurs décennies.

Dans une série d’enquêtes menées par certains députés nationaux du Nord-Kivu et plusieurs autres sources ont révélé que la situation sécuritaire s’est aggravée pendant l’état de siège, par rapport à une période normale. Les attaques se sont multipliées dans ces deux provinces, perpétrées par des groupes armés locaux et étrangers à l’encontre de la population civile et des Forces Armées congolaises.

En Ituri, par exemple, c’est pendant l’état de siège que le trafic sur la route nationale numéro 4 a été considérablement réduit en raison des attaques des ADF. Ces attaques ont causé la perte de nombreux capitaux à travers les incendies qu’ils ont orchestrés lors de leurs assauts.

Au cours de la plénière du lundi 7 octobre 2024, le député national Mbindule Mitono Crispin a attiré l’attention de l’Assemblée nationale sur la gestion des fonds alloués à l’état de siège. Il a rappelé que des détournements sont signalés dans ces deux provinces sous état de siège.

Selon lui, « il y a des millions de dollars qui sortent de Kinshasa comme frais de fonctionnement de cet état de siège, mais ces millions sont consommés à Kinshasa.

« Je prends le cas de 33 millions de dollars qui avaient été alloués en 2021, mais lorsque nous avons mené des enquêtes avec l’ancienne commission défense et sécurité, nous avons constaté que sur ces 33 millions, seulement 4 millions avaient été transférés, le reste ayant disparu », a t-il dit.

Il a demandé l’ouverture d’une enquête sérieuse sur la destination de ces fonds.

« Il est nécessaire de former une commission d’enquête sur les fonds destinés à l’état de siège. Lorsque nous commencerons cette enquête, vous verrez même ceux qui sont là comme autorités de l’état de siège demander à être révélés », a déclaré Crispin Mbindule.

Dans ce même registre, l’élu de Butembo estime que la gestion de l’état de siège ternit l’image du chef de l’État, malgré sa volonté de ramener la paix dans cette partie du pays.

« La gestion de l’état de siège est en train de ternir l’image du chef de l’État, qui est le commandant suprême des FARDC, parce que toutes les directives opérationnelles qu’il donne ne sont pas appliquées », a-t-il regretté.

L’élu de Butembo a également proposé l’interpellation par l’Assemblée nationale de deux gouverneurs. « Je suis d’accord que l’état de siège soit évalué, mais que cela se passe ici. On appelle les deux gouverneurs militaires et on les pose des questions sur la gestion de l’état de siège ».

Plusieurs autres députés ont appelé à la sagesse de l’Assemblée nationale sur la levée de cette mesure exceptionnelle qui a démontré ses limites depuis plusieurs années.

Il faut rappeler que c'est suite au léthargie de cet état de chose que le front pour Beni avait décrété deux journées sans activités et qui s'est clôturée ce mardi 08 octobre 2024.


Jackson Bagheni

PUB BY | ON Le 09 octobre 2024 | MUSIQUES

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